Deux mois de confinement urbain, d'isolement solitaire entre quatre murs mal isolés, agrémenté de quelques sorties dans les rues vides. Rien à dire de plus que ce que chacun vit dans une telle période, aucune pseudo vérité à partager, juste une expérience personnelle dans ses émotions antagonistes. Je n'ai pas cherché à "réussir" mon confinement, à en faire un objet social à exposer. J'ai cherché à traverser et vivre chaque temps présent où j'étais forcé de me retrouver avec moi-même. Pour le pire comme le meilleur. Jusque ici, là où le refuge mental s'est fait le plus simplement c'est dans la/les musique.s. Peut-être parce que il s'y trouve le moins de pensées à trier, à organiser, à rendre moins anxieuses, à rendre plus productives ou créatives, etc. À la musique s'est ajouté, dans les meilleurs moments, la capacité d'écoute d'une vie urbaine modifiée dans ses strates sonores. Ce qui était en arrière plan passait en premier plan lors d'errances urbaines pourtant chronométrées (1 heure, 1 kilomètre, distance barrière de 1 mètre). Ce sont ces deux notions que j'ai voulu me rejouer à la fin de ces deux mois, alors que je ne vois pas de "libération" autre que celle qu'on cherche à se créer intérieurement face à nous même. Peut-être parfois avec la bande son musicale d'une évasion mentale voulue comme apaisée, apaisante, une invitation à reprendre le temps de l'écoute du monde autant que de soi-même.